L’évolution de l’association prend une nouvelle ampleur à partir de la loi instaurant le Revenu Minimum d’Insertion, en 1988.
Quand l’Etat délègue aux départements la gestion du dispositif RMI, la nécessité de trouver dans l’urgence des opérateurs va conduire le Département à passer des conventionnements avec des structures qui agissent déjà sur le terrain de l’exclusion.
Dès la mise en place du RMI, l’association s’était engagée dans la mise en place d’un dispositif qui préfigurait les futurs contrats aidés : les AIG (activités d’intérêt général) consistant à organiser des activités socialement utiles pour des personnes allocataires.
Dans ce cadre, des personnes sans emploi étaient encadrées pour concourir à la réalisation des activités de l’association soit pour aider à fabriquer les repas du restaurant social ou pour visiter les personnes âgées usagères du service de portage de repas.
Ce renouvellement des modes d’intervention va entraîner des modifications substantielles pour L’ASC, liées notamment à la mise en œuvre d’un partenariat institutionnel favorisant la concertation entre les institutions et la nécessité de mettre en place un partenariat de terrain avec les autres acteurs du secteur de l’insertion.
C’est de cette façon qu’en 1990 les actions de l’association vont être intégrées dans les actions du Plan Départemental d’Insertion.
Les conséquences principales découlent de la distinction qui est faite entre l’accompagnement social réalisé dans le cadre du restaurant social et le secteur d’activités d’utilité sociale qui, requalifié en chantier d’insertion, est destiné à accueillir en contrat d’insertion des personnes en vue de les aider à réintégrer le milieu du travail de droit commun après une période d’accompagnement personnalisé.
Deux conventions sont signées avec le Conseil Général, l’une portant sur l’accompagnement social et le suivi de personnes accueillies dans le cadre du Trait d’union, la seconde concernant l’accueil et le suivi socio-professionnel de 15 personnes allocataires du RMI positionnées sur le chantier d’insertion par l’activité économique dans le cadre de contrats aidés (Contrats Emploi Solidarités).
Elles vont permettre d’envisager un fonctionnement pérenne avec la création d’un poste de travailleur social mais également, grâce à l’implication simultanée de la Ville qui participe au fonctionnement du restaurant social, accorde une subvention de fonctionnement et réhabilité un local loué par l’ASC. L’association exercera ses activités au 31 rue Emile Littré de 1990 à 2000.
Mais les nécessités d’évaluation des actions et des problématiques vont mettre en évidence au niveau local comme au niveau national l’émergence de difficultés liées à la désaffiliation et à la disqualification des publics accueillis.
C’est notamment le cas en ce qui concerne les problématiques de santé et de souffrance psychique qui ont acquis une visibilité tant au niveau du chantier d’insertion qu’au Trait d’union.
Si des problématiques de santé viennent rapidement se poser avec acuité dans le quotidien, en prémices à une extension à l’ensemble du champ social dévolu à l’exclusion et à l’insertion, c’est en raison de la position particulière de l’association au niveau local.
L’association propose, dans une dimension collective, un accueil informel sans exigence de contrepartie et organise les conditions de remise en lien de personnes déliées ou désaffiliées, de personnes qui ne font pas appel aux services sociaux.
Ces difficultés font émerger dans l’urgence des recherches de réponses, réponses individuelles, mais également réponses collectives dans la mesure où l’action va se trouver intégrée dans des programmes qui apportent, en même temps que des financements, des exigences d’évaluation.
A l’initiative de l’association et de médecins présents au Conseil d’administration, un réseau de santé de proximité, précurseur dans son genre, va être constitué en 1992.
Il sera sollicité pour intervenir et témoigner de cette expérience par différentes villes et diverses instances (universités, Ecole de Santé publique, etc.) |